Faire des films sous une dictature:"la peur pour co-scénariste"

Publié le par Presence Sud Europe

"Il faut se battre encore, plus que jamais, pour la diversité des propositions et que celle-ci soit réellement donnée à voir. C’est, à notre niveau, ce que nous essayons de faire à l’ACID, et c’est toujours faire acte de résistance."

L’ACID (association présidée par Gilles Porte et Mariana Otero ) s’associe à toutes les manifestations organisées par la SRF (Société des Réalisateurs de films) au Festival de Cannes en soutien à Jafar Panahi condamné à 6 ans d'emprisonnement et 20 ans d'interdiction de filmer et à Mohammad Rasoulof.

Hier son film "Hors-jeu" était projeté dans la salle du Mariott et le siège vide avec le panneau au nom de Jafar Panahi. Puis Le Carosse d'Or a été décerné à Jafar Panahi en ouverture de la Quinzaine.

 Après le film j'ai assisté à la table ronde “Faire des films sous une dictature, témoignage du travail des cinéastes, en Iran et ailleurs”avec Costa-Gavras, Reza Serkanian, un cinéaste syrien Oussama Mohammed puis Agnès Varda et une réalisatrice tunisienne  .

 

"Puisqu'il n'est pas libre de faire son cinéma, il n'est pas libre tout court, explique Oussama Mohammed. Car la liberté d'un cinéaste est celle de son cinéma : sa personnalité et son imagination existent dans ses films. C'est ce qui fait de lui un vrai citoyen de son pays et du monde."


 

Malgré l'interdiction Jafar Panahi a réussi à faire passer un film de 75 mn  sur sa vie quotidienne qui sera en compétition officielle "Ceci n'est pas un film"

 

Reza Sarkanian qui présente Noces éphémères (ACID) a pu décrire la difficulté de créer et toutes ses interrogations en tant qu'homme et en tant qu'artiste.Dois-je témoigner , faire un documentaire, renoncer à la fiction? un renoncement qui serait comme une auto-censure.

  Je retiendrai cette phrase "on a pour co scénariste la peur"


Mohammed a aussi montré des photos et le portrait de Riyad Seif : opposant au régime de Bachar Al Assad ancien député a été arrêté, le 6 mai, par les forces de sécurité syriennes. Il a parlé de sa pétition qui appelle "les cinéastes du monde entier à contribuer à arrêter la tuerie en la révélant, en la dénonçant et en déclarant leur solidarité avec le peuple syrien et ses rêves de justice, d'égalité et de liberté"

 

Il y a aussi un Film Tunisien de Mourad ben Cheikh en sélection officielle-séance spéciale-Plus jamais peur-

 Nadia El Fani a reçu des menaces de mort en raison du titre de so film "ni Allah ni maître".  Projection publique, le 18 mai, au cinéma les Arcades, à 16 heures 15. Courez-y, elle a besoin de votre soutien !

 

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Publié dans Focus

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