Réforme des conventions collectives et du droit du travail en Europe: le cas Fiat

Publié le par Presence Sud Europe

Dans le cadre de notre jumelage avec la section de Milan nous avons discuté sur l'évolution de la situation des ouvriers en France et en Italie et sur l'absence de réflexion sur le sujet par le PS.

Il y a quelques jours René Maret nous écrivait: "Je ne sais pas si tu as suivi  le cas récent Fiat, c'est à dire les ouvriers ont été contraints d'accepter les conditions  de l'administrateur délégué sous la menace de ne plus investir en Italie et donc de licencier beaucoup d'ouvriers et de porter la production aux USA.
Pour augmenter la compétitivité  les syndicats ont accepté des conditions de travail à la baisse, écourter les temps de pause , réglementation drastique des grèves et pour le moment pas d'augmentation de salaire.

Mercredi prochain, lors de notre prochaine réunion de section les militants italiens m'ont demandé  ce que le PS pensait au sujet du thème suivant que nous allons débattre:Suite au cas récent FIAT, examinons le " Rapport entre compétitivité des entreprises et conditions de travail ". Ce thème concerne l'Italie, l'Allemagne et toute l'Europe, patrie du social (welfare) qui maintenant à cause de la compétition globale sera toujours de plus en plus difficile à maintenir."

 

La réaction de la gauche italienne:Rien ne reflète mieux l'état actuel de la gauche italienne que la réaction de ses différentes composantes face à l'offensive de Marchionne. "Les dirigeants du principal parti d'opposition, le Parti Démocratique (PD), a fait à nouveau honneur au caractére idéologiquement invertébré de ce parti en exprimant quatre positions politiques différentes sur la question."

 

Pourrait-on dire mieux de la gauche française? A l'heure où médias, élus et l'appareil du parti veulent nous imposer DSK sans passer par le débat des primaires sous le prétexte qu'il serait le mieux placé...dans les sondages. N'oublions pas avril 2002 (lire l'article de Mediapart ci-dessous et retouvons les valeurs de gauche et les combats que nous n'aurions jamais du laisser! N'oublions pas que le résultat des élections n'est jamais joué d'avance et ne jouons pas nous aussi sur la peur pour justifier tel ou tel mais travaillons plutôt à construire un projet ni vague ni vaste mais précis, cohérent et de gauche!

 

V.L-H

 

Lire le dossier complet sur ce sujet:

Marchionne.jpg

 

FIAT-Italie : le « plan Marchionne », modèle de la contre-réforme du droit du travail en Europe

Par Alvaro Rein, Gorka Larrabeiti le Mercredi, 19 Janvier 2011

extrait:"

En Espagne, tout le monde sait à quoi s'attendre avec la réforme des conventions collectives du travail imposée par le gouvernement « socialiste ». Mais on sait sans doute moins que la récente mesure imposée par le triumvirat Commission européenne-FMI-Banque centrale européenne d'une réforme radicale des conventions colletives en Grèce — qui permet pratiquement, entre autres, aux entreprises d'adhérer ou non de manière volontaire aux conventions collectives alors qu'elles étaient obligées de le faire jusqu'à présent — est une des conditions mise en avant pour que le gouvernement grec continue à recevoir une aide financière.

Le « modèle » FIAT-Marchionne et l'offensive contre les négociations et les conventions collectives

En Italie l'attaque frontale contre les conventions collectives n'est pas menée par le gouvernement, mais par Sergio Marchionne, le patron italo-canadien qui dirige simultannément les entreprises FIAT et Chrysler"..Lire le dossier en entier

 

 Front national: la gauche a-t-elle tiré les leçons de 2002?

Article de Laurent Mauduit sur Mediapart fait écho. C'est l'histoire du militant CGT et NPA qui est passé au FN et qui révèle la colère contre les partis de gauche "qui sont parfois perçus non plus comme des points d'appuis pour organiser la résistance, mais comme des rouages de ce système injuste."

...extrait:

"En clair, dans le monde ouvrier, c'est la même désespérance qui chemine qu'en 2002. La même désespérance et la même colère. Dans leur froideur, les chiffres en rendent mal compte, mais ils permettent au moins de comprendre pourquoi. Avec 2,7 millions de demandeurs d'emplois (et même 4,6 millions si on prend en compte toutes les catégories), le chômage est toujours là, qui mine le pays, et d'abord ces vieilles régions industrielles.

La pauvreté, elle-même, est à des niveaux records, puisqu'elle touche plus de 8 millions de Français. Et puis aussi, il y a les salaires qui permettent à peine de vivre pour beaucoup. Sait-on que sur 23,5 millions de salariés en France, plus de 20% d'entre eux gagnent le Smic ou moins que le Smic ? Sait-on qu'un Français sur deux dispose d'un revenu mensuel inférieur à 1.580 euros ?

Que la colère ouvrière, comme le suggère Denis Pesce, soit tournée contre Nicolas Sarkozy, voilà qui n'est pas franchement pour surprendre. Au travers de l'accumulation des scandales, qu'il s'agisse de celui de Karachi, de Bettencourt ou encore Wildenstein; au travers des connivences scandaleuses qui se sont révélées à l'occasion des révolutions tunisienne ou libyenne, le chef de l'Etat a présenté aux Français l'image la plus dégradée qui soit de la politique et est venu semer sur ce terreau du “tous pourris” sur lequel prospère le FN. Pis que cela! Au travers hier du débat sur l'identité nationale et au travers de la scandaleuse campagne contre les Roms, au travers aujourd'hui du débat voulu par l'UMP sur l'islam, il copie les recettes nauséabondes du FN et, comme lui, alimente la xénophobie en présentant les étrangers comme les responsables de la crise sociale.

Mais dans la mise en garde que fait le syndicaliste de Moselle, il y a plus. Non sans raison, le secrétaire de l'Union départementale CGT relève aussi que la colère ouvrière est d'autant plus vive qu'il n'y a pas de « relève crédible à gauche ».

Constat lucide ! Dans un contexte historique différent, Léon Trotski avait trouvé, dans un écrit sur la France en 1935, une belle formule pour parler du succès des Ligues d'extrême droite : il y voyait la preuve que le Parti communiste de l'époque ne portant plus « d'espoir révolutionnaire », certaines couches sociales les plus maltraitées par la crise d'alors étaient tentées de trouver une solution dans « le désespoir contre-révolutionnaire ». Dit plus simplement, l'extrême droite n'a le champ libre que lorsque la gauche n'assume pas sa fonction de transformation sociale."

Publié dans Jumelages

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