dimanche 22 février à Berlin : comment éviter le naufrage des économies d'Europe centrale et orientale ?

Publié le par Presence Sud Europe




article de Cécile Prudhomme publié dans le Monde du 22 février

"Selon Moody's, les banques de six pays (Autriche, Italie, France, Belgique, Allemagne et Suède) concentrent environ 84 % des engagements des banques ouest-européennes en Europe de l'Est. Le système bancaire autrichien est de loin le plus exposé, selon l'agence, devant les banques italiennes et scandinaves.

Cette étude a accéléré le plongeon des devises d'Europe centrale. Le forint hongrois a atteint mardi son plus bas niveau historique (à 309,68 forints pour un euro), la couronne tchèque a coté 29,68 couronnes pour un euro, son plus bas niveau depuis novembre 2005 et le leu roumain a approché son plancher historique (à 1 euro pour 4,34 lei). Le zloty est tombé à 4,93 zlotys pour 1 euro, son plus bas depuis l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne en 2004

...Varsovie s'était en effet déclaré prêt à intervenir, mardi, pour défendre le zloty si son cours tombe sous le seuil de 5 zlotys pour un euro, tandis que le gouvernement tchèque avait rejeté, mercredi, une telle idée.

Selon les économistes de la Banque Dresdner, "les devises d'Europe de l'Est sont engluées dans une spirale de dépréciation", et "pour l'euro, c'est une bombe à retardement". Les prévisions pour l'euro sont plutôt pessimistes. Les experts d'ABN Amro, d'UBS et de Natixis voient la devise européenne s'affaiblir jusqu'à 1,233 dollar. Steven Pearson, stratège chez Merrill Lynch, cité par l'agence Bloomberg, le voit s'effondrer à 1,12 dollar d'ici au mois de juin.


"La question s'est imposée au menu de la réunion des dirigeants européens (G4) préparatoire au G20 dimanche 22 février à Berlin : comment éviter le naufrage des économies d'Europe centrale et orientale ? Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et leurs homologues devaient aborder le sujet pour la première fois à ce niveau.

 

"Le risque est grand que les aides publiques accordées aux banques dans leur pays d'origine, en Allemagne, en Autriche, ou en France ne condamnent leurs filiales d'Europe centrale. Car les contreparties exigées par les gouvernements occidentaux peuvent inciter les banques à accélérer le rapatriement de leurs capitaux...

 

Les discussions esquissées dimanche à Berlin devraient se poursuivre le 1er mars à Bruxelles, lors d'un sommet informel des chefs d'Etat et de gouvernement convoqué par la présidence tchèque. Les pays d'Europe centrale ont annoncé, vendredi, à l'initiative de la Pologne, la tenue d'un mini-sommet, juste avant la réunion des Vingt-Sept. Si certains d'entre eux, comme la Hongrie, réclament de l'aide, d'autres telle la Pologne refusent d'être montrés du doigt : "La crise frappe aussi de plein fouet des pays du Sud, comme la Grèce, l'Espagne, ou des pays du Nord, comme l'Irlande", indique un haut responsable tchèque.


Photo de groupe avant la réunion du G4 du 4 octobre 2008.
AP/Michel Spingler
Photo de groupe avant la réunion du G4 du 4 octobre 2008.
Mathurin :

  Ce serait le moment pour la France et l'Allemagne d'exercer un leadership puissant dans les domaines monétaire, financier et économique mais aussi politique à l'égard de ces pays qui veulent maussadement faire partie de l'Europe mais continuer à acheter américain et conserver leurs particularismes provinciaux. Le problème est que France et Allemagne sont aussi des Etats provinciaux, dirigés par des politiciens soumis aux puissances de l'argent ou dépendants de trusts


Après Nicolas Sarkozy, c'est le ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, qui a posé le principe d'une intervention au sein même de la zone euro en cas de défaillance de l'un de ses membres, Grèce, Irlande, Portugal voire Espagne. "Les traités de la zone euro ne prévoient aucune aide en faveur de pays devenus insolvables, mais en réalité les autres Etats seraient obligés de secourir ceux qui rencontrent des difficultés", a déclaré M. Steinbrück, qui a appelé vendredi 20 février à une "démarche commune". Une position critiquée par un responsable de la Banque centrale européenne. La clause de non-intervention "est une base importante du fonctionnement de l'Union monétaire", estime Jürgen Stark, dans un entretien au magazine Der Spiegel.


Publié dans Revue du net

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