Dario Franceschini succède à Veltroni à la tête du PD en Italie

Publié le par Presence Sud Europe

Walter Veltroni a démissionné de la direction du Parti démocrate (PD) à la suite de la défaite cuisante du candidat de la gauche en Sardaigne, lors des élections régionales de dimanche 15 et lundi 16 février. Il devait s'expliquer sur son retrait, ce mercredi 18 février, lors d'une conférence de presse.

Cet homme épris d'Amérique avait voulu un parti nouveau : la fusion entre deux forces, les anciens du Parti démocrate de gauche et les centristes de La Marguerite. Le cocktail n'a pas bien fonctionné. L'identité a totalement manqué à ce parti centriste, qui se voulait "démocrate" à l'américaine et qui, à force de volonté de conciliation, n'a jamais su de façon nette ce qu'il était, se chamaillant sur tout : les questions d'éthique, les alliances, le comportement à tenir avec le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, ou l'identité même du parti - inspiré par le Parti démocrate américain, ou ancré sur le territoire.

Pour les imitateurs, M. Veltroni est vite devenu l'homme du "ma anche" ("mais aussi") à cause de ses vaines tentatives de tenir ensemble ce qui souvent ne pouvait l'être. Ainsi, s'il s'est engagé dans l'ouverture au Cavaliere au tout début de la législature, il a semblé revenir, par moments, à un anti-berlusconisme pur et dur qui n'a fait que raviver la frustration de militants et d'électeurs.

Le semblant d'unanimité en faveur de M. Veltroni s'est vite évanoui. Il a été dépassé par la dure réalité d'un parti où les courants et les coups bas ont pris le dessus.

Les 2,7 millions de voix qu'il a recueillies aux primaires, en octobre 2007, pour désigner le secrétaire national et asseoir son autorité, n'ont été qu'un leurre. Et la déroute face à M. Berlusconi, lors des élections législatives d'avril 2008, n'a fait que déclencher le compte à rebours.

Le malaise était devenu encombrant. M. Veltroni a décidé d'en assumer entièrement la responsabilité. Ce qui lui a valu, dans les talk-shows télévisés de la soirée de mardi, l'honneur des armes de ses ennemis et... de ses amis. Mardi, en ouvrant les travaux de la coordination du parti, il avait dit clairement que si l'on considérait que le problème c'était lui, il était prêt à quitter le parti. Ce qu'il a fait dans l'après-midi. Il a précisé qu'il fallait "arrêter de se faire mal" et qu'il voulait ainsi préserver le parti et le projet pour lequel il s'était investi.

Les deux courants fondateurs du Parti démocrate pourraient être tentés de repartir chacun de leur côté. Eviter ce risque est important, dit-on maintenant dans le parti en pleine déroute. Au moins aussi urgent que celui de se trouver un chef capable de mener les troupes aux scrutins électoraux de juin, vote européen et municipal.

Une course contre la montre : le centre gauche pourrait perdre des fiefs symboliques et se liquéfier au profit d'une droite qui a le vent en poupe et semble, jour après jour, se façonner à l'image du Cavaliere triomphant. M. Berlusconi du haut de sa cote de popularité ne semble nullement subir les contrecoups de la crise économique. Encore un paradoxe italien.



Dario Franceschini, bras droit de l'ancien chef du Parti démocrate Walter Veltroni, a été élu samedi à la tête de la principale formation de la gauche italienne, en proie à une grave crise après une série de défaites électorales. Elu avec 1 047 voix, contre 92 pour son concurrent Arturo Pasi, Dario Franceschini avait assuré avant le vote qu'il souhaitait rendre "un service au parti. Je ne suis pas ici pour préparer mon avenir personnel. Mon travail s'achèvera en octobre avec les primaires et le congrès".

Publié dans Revue du net

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article